mercredi 1 novembre 2017

Talpa Talpa - Modus Operandi



Le matériel  1 bêche, 1 Houlette, des piquets ni blancs ni bleus, ni rouges ni jaunes…... 1 pelle (Photo 1), des pièges putanges dont les tentes sont fixées avec de la chaînette, une pince, 1 couteau,  (Photo 2) un carnet et un crayon. Dans le cas du Golf de Caen nous avons presque en permanence 15 à 20 pièges de posés. Le golf est entouré sur une bonne partie de son périmètre de bois et terres agricoles, réservoir sans fin de générations et de générations de taupes.  Le piégeage représente  4 à 6 heures par semaine pour 60 à 100 taupes capturées par an (parfois plus…).
photo 1
photo 2












Mode opératoire : repérer les zones ou l’activité des taupes pose problème, en général  elles arrivent   de l’extérieur du golf et fouillent les roughs en premier. On essaye de déterminer un cheminement potentiel en fonction de l’alignement des taupinières et de leur ordre d’apparition (Photo 3). A la pelle on écarte l’ensemble des taupinières pour connaitre avec précision la zone de passage en cours (Photo 4). Le nivellement parfait des taupinières permet également de passer avec la tondeuse (Photo 5). 
photo 3
photo 4
photo 5bis
Photo 5 











L’herbe jaunie sous une butte de terre permet de "dater" une taupinière (Photo 5 bis). Une fois la taupinière choisie, on recherche l’orifice de remontée (Photo 6).


Photo 7
photo 6
On pratique au droit de la taupinière un trou de la profondeur d’un fer de bêche (Photo 7). Parfois moins si les galeries sont en surface. 







Photo 8
Photo 9
On forme un carré   (Photo 8) que l’on extrait délicatement (Photo 9). A l’aide de la houlette on affine le trou à la recherche de la galerie.





Une fois trouvée, la galerie est nettoyée à l’aide d’un piège fermé (Photo 11) ou même de la pince (Photo 12). Cette opération à pour but de reformer un peu la galerie et extraire la terre qui pourrait s’être déposée. En circulant dans la galerie, la taupe pousserait cette terre devant elle, déclenchant le piège sans se faire prendre.
Photo 11
Photo 12
photo 13
A l'aide de la pince, le piège est  ouvert, et la tente est positionnée à 2 ou 3 cm en retrait du bord (Photo 13). Les pièges (1 par orifices) sont délicatement positionnés.
Photo 15
Photo 14
Dans la mesure où on ne sait pas de quel coté de la galerie se trouve la taupe, on pose un piège de chaque coté (Photo 14). Le piquet sert à repérer les taupinières en cours de piégeage mais également à bloquer le piège dans le conduit de la galerie (Photo 15).


Photo 16
Photo17

Photo 18
Photo 19
La motte est replacée précautionneusement  (Photo 16), on tendra l’oreille pour s’assurer que les pièges ne se sont pas déclenchés tous seuls, lors du rebouchage. Le nombre de galeries découvertes est variable (Photos 17, 18 et19), certaines plongent vers le fond de la taupinière, d’autres seront en surface. En général, au niveau d’une taupinière, les deux extrémités de la galerie sont à une même hauteur. La zone piégée, et le nombre de pièges posés sont immédiatement notés (Photo 20).  Après 2 ou 3 jours, pour laisser à la taupe le temps matériel de repasser où vous l’attendez, les pièges sont relevés (Photo21).
Photo 20 

Photo21
 Si les pièges sont en place non détendus, votre visiteuse  s’en est allée plus loin ou à détecté votre odeur. Si les pièges sont déclenchés, mais vides votre visiteuse est sans doute passée par là, déclenchant le mécanisme avec de la terre par exemple. Si de nouvelles taupinières, parfois minuscules  (Photo 22) apparaissent, alors il faut tout recommencer.  Les galeries creusées servent à plusieurs taupes, et les zones de piégeage sont souvent les mêmes.
Photo 22

A savoir :
-          La taupe est un mammifère insectivore de 15 à 20 cm de long pour un poids de 80 à 120 grammes. Sa tête pointue est terminée par un museau (sorte de groin) orné de moustaches qui lui servent à se repérer dans l’obscurité. Une quarantaine de dents acérées ornent sa bouche. Ses petits yeux sont, comme ses oreilles partiellement masqués dans sa fourrure. Son odorat est assez développé, mais c’est surtout des vibrations dont elle se sert pour repérer ses proies.  Ses pattes robustes munies de griffes impressionnantes agissent comme des outils de terrassement. Dans une terre meuble, elle peut creuser 20 à 30 mètres de galeries par jour parfois le double au printemps après la mise bas. Elle doit manger beaucoup et souvent. Pour cela elle peut stocker des vers près de son nid après leur avoir coupé la tête pour qu’ils ne s’échappent pas. Son nid est en profondeur, tapissé de mousse et de feuilles. Elle circule parfois en surface, et est une excellente nageuse le cas échéant.

-          La taupe à un odorat délicat, ne partez pas piéger avec les mains qui sentent le gas-oil ou tout autre produits.

-          Les nouveaux pièges peuvent être enterrés quelques jours pour enlever l’odeur du neuf.

-          Les galeries principales sont visitées régulièrement, les taupinières y sont plus grosses. Les galeries secondaires ou galeries de chasse sont plus en surface et moins visitées.

-          En sol caillouteux ou en présence de racines, vous pouvez raccourcir les extrémités des pièges pour faciliter la pose. C’est également vrai en sol très argileux où les taupes font des galeries parfaitement lissées, et souvent plus petites.

-          Le piégeage reste à mon avis la solution la plus efficace, après avoir testé toutes sortes de techniques physiques ou chimiques, éprouvées ou farfelues, onéreuses ou bon marché.

-          La taupe n’hiberne pas comme les hérissons. Elle s’enfonce profondément dans le sous-sol pour se protéger du froid et trouver larves et insectes qui, eux aussi, sont descendus plus bas. La taupe est donc active toute l’année. Mais son activité est bien plus grande au printemps. On peut apercevoir ses taupinières même sur un sol enneigé.

-          Au début du siècle dernier, la mode des manteaux en peau de taupe fait fureur. Leur prix élevé est en rapport avec le nombre de peaux nécessaire, 400 peaux pour un Trois Quart et 800 voire 1000 peaux pour un manteau.


-          Les carnets de Moleskine, avant d’être des toiles de coton enduites pour imiter la peau ou le cuir,  étaient recouverts de peaux de taupes d’où le nom Mole Skin (en anglais).

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