mercredi 13 mars 2024

Les cousines de Batman au golf de Caen

  

L’audit réalisé en 2018 par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), dans le cadre de la labellisation, a répertorié trois espèces de chauves-souris sur le golf de Caen :

-  La pipistrelle commune

- La pipistrelle de Khul

- La sérotine commune


Avec ses 3 à 8 grammes et ses 18 à 24 cm d’envergure,  la pipistrelle commune est l’une des plus petites chauves-souris. La pipistrelle de Khul est un peu plus grosse avec 5 à 10 grammes en poids et 20 à 26 cm d’envergure. Toutes deux sont d’un brun sombre et sont caractérisées par des oreilles triangulaires. 

La sérotine commune est une espèce euro-asiatique de "grande taille".  D’un poids de 18 à 35 grammes pour 31 à 38 cm d’envergure, on la reconnaît à ses oreilles arrondies distinctives. 



Ce petit mammifère volant est qualifié d’espèce anthropophile. Les chauves-souris peuvent en effet cohabiter avec l’homme,  il n’est pas rare en effet de les trouver dans des caves, des greniers ou dans des bâtiments d'élevage ou de stockage, en particulier dans le bâtit ancien. Elles colonisent tous types d'habitats mixtes, mêlant des arbres feuillus, des lisières et des milieux ouverts (prairies, plans d'eau, rivières...) y compris dans les zones urbanisées, parmi les parcs et jardins. Il n’est pas rare de les croiser, même dans des milieux secs et pauvres ou dans les zones cultivées. 

Elles hibernent de novembre à fin mars. Les femelles forment des colonies de mise-bas, généralement dans des combles, des grottes,  des caves ou des anfractuosités de falaises, alors que les mâles sont très souvent solitaires. 

Les chauves-souris se dirigent  grâce un système d'écholocalisation en émettant des ultrasons. La fréquence émise permet de repérer et de différencier les espèces.

Visuellement, à la tombée du jour, ou de nuit autour d’un lampadaire, les pipistrelles ont un vol rapide, saccadé par de nombreux changements de direction. A contrario, les sérotines ont un vol plus lent, plus ample avec des phases de vol plané caractéristiques.  

Ces chiroptères  insectivores se nourrissent de toutes sortes d'insectes (Coléoptères, Lépidoptères, Trichoptères, Diptères, Hyménoptères, etc.), qui sont capturés en vol.

Sur les parcours de golf, c’est un allié de choix pour réguler les populations de tipules, de hannetons et de noctuelles, les trois principales espèces qui posent problème.    

Une des causes du déclin des populations de chauves-souris est la raréfaction de l'habitat. L'installation de nichoirs est donc une solution simple et très efficace pour limiter ce problème. La fabrication et l’installation de nichoirs dédiés aux cousines de Batman permet le maintien ou le renforcement des populations existantes. Après l'hibernation, elles peuvent également utiliser les nichoirs comme lieu de reproduction ou pour se détendre. Elles trouvent ainsi un gite pour se regrouper durant la journée pendant leur période d'activité.

Nous avons donc décidé de disposer des nichoirs sur le parcours et mais aussi à l'arrière du clubhouse  et à proximité du bâtiment de maintenance, les chauves-souris aiment hiberner pendant les mois froids, par conséquent il est particulièrement important de leur fournir un abri abri de septembre à mars.  


Nous avons bon espoir de voir leur population augmenter et pourquoi pas se diversifier avec la venue de petits rhinolophes et leurs grandes oreilles ou de barbastelles pour qui nous allons préparer des nichoirs un peu différents.   

samedi 30 décembre 2023

Comment ruiner un parcours avec des arbres

 




Interférer avec le jeu, construire un mur végétal entre les trous et ombrager les zones de jeu essentielles ne sont que quelques-uns des rôles que les arbres peuvent jouer sur un terrain de golf.


Les arbres sont une part essentielle de l’identité de nombreux parcours, ils sont même la signature de certains des plus grands parcours du monde. Ils fournissent un intérêt stratégique, un habitat faunistique et peuvent donner à un golf un cachet unique. Cependant, les arbres doivent être plantés et gérés de manière réfléchie pour éviter de gros problèmes. Pour être honnête, il n’y a peut-être pas de meilleur moyen de ruiner un terrain de golf qu’en plantant des arbres au hasard.


Les bons arbres aux bons endroits peuvent être un atout pour n’importe quel golf, mais lorsque ces arbres commencent à affecter négativement la santé du gazon ou la jouabilité, ils deviennent un sérieux problème. Voici quelques-unes des meilleures façons dont les arbres peuvent être utilisés pour ruiner votre parcours.



· Ne vous inquiétez pas des glands, des fruits, des bouts d’écorce, des branches ou autres débris que certains arbres peuvent laisser tomber sur le parcours. L’équipe de maintenance est là pour ça et se fera un plaisir de  tout nettoyer.

.  Ne vous limitez pas aux arbres indigènes de votre région, ni même de votre continent. Inclure des arbres du monde entier sur votre terrain de golf est la clé du succès.

·  Si vous pensez qu’un trou est trop facile, planter des arbres est la meilleure façon d’y remédier. D’ailleurs pas besoin de consulter un architecte de golf, il suffit de regarder où la plupart des joueurs frappent leurs coups et de planter un tas d’arbres près de cet endroit.

· Plantez autant d’arbres que possible près des départs et des fairways. De toute façon, qui a vraiment besoin de gazon sur les départs ? La balle est posée sur un tee !  Des fairways maigres ? C’est à cela que servent les engrais non !


Photo USGA

·  Ne songez même pas à enlever des arbres à moins que vous ne vouliez que le parcours soit trop facile. Aucun golf ne veut gérer le nombre important de plaintes selon lesquelles trop de birdies sont faits depuis que des arbres ont été supprimés.

Photo Oaks Golf Course Blog

Nous avons traité le sujet avec humour en dressant cette liste (non exhaustive), mais la triste réalité est que ce sont des erreurs courantes qui se produisent sur des terrains, un peu partout. Les golfs  dépensent souvent beaucoup d’argent pour se créer des problèmes avec les arbres, puis dépensent encore plus d’argent pour résoudre ces problèmes. Les parcours arborés doivent investir dans un plan de gestion préparé par des professionnels pour guider les décisions de plantation et de gestion afin de tirer le meilleur parti de leurs arbres sans tous ces maux de tête. Les architectes de golf et les agronomes de l’USGA apportent une contribution précieuse à l’élaboration de tels plans.


Paul Jacobs, agronome         

Traduction : Pascal Van Hollemeersch 

Copyright United States Golf Association

mercredi 27 septembre 2023

Aération d'automne

 

Plusieurs fois par an, le sujet qui fâche revient sur la table, ou plus exactement sur le green.

 

Les greens ont été aérés !!

 

Nous attaquons l’aération d’automne avec le choix cette fois ci d’extraire des carottes. C’est la 5ème opération d’aération de la saison. Après des louchets en croix de 13mm à 3 reprises, à des profondeurs variables, et des broches de 10mm avec le vertidrain, des louchets creux de 13mm sont au programme.

L’aération, quelle qu’elle soit est un mal nécessaire. Au même titre qu’un sportif de haut niveau à besoin de périodes de musculation, de travail de sa VMA (rapport vitesse et oxygénation) ou de son cardio, les greens ont besoin d’un travail de fond pour se préparer aux objectifs de la saison prochaine.

 

Une aération à louchets pleins ou en croix, permet d’apporter de l’air aux racines et de faciliter la pénétration de l’eau. L’option carottage est retenue pour évacuer des bouchons pour limiter l’accumulation du feutre. Un volume de terre et de feutre est remplacé par un volume de sable. On gagne en fermeté de surface et en amélioration de l’enracinement du gazon. La profondeur de travail est d'environ 8cm. Les carottes extraites sont de l’or en tas pour les divers travaux futurs, création ou réfection de départs, rebouchage de quelques bunkers etc…  

 

On profite des trous pour épandre des amendements inorganiques, des engrais et de la matière organique.

 




# ALCITURF PREMIUM : Un mélange de zéolithe enrichie en silicates d’alumine et de potasse et de bonnes argiles (léonardite) apporte un support très poreux propice au développement des micro-organismes. Par ailleurs, sa structure alvéolaire permet un stockage de l’eau tout en facilitant la percolation de l’eau.

 


# HUMIC DG : Des acides humiques (fraction qualitative de l’humus) sont également apportés pour leur rôle dans la structuration des sols. Leur assemblage avec l’argile (grâce au calcium) et la fixation des éléments nutritifs donne la richesse du sol.

 

# CUP GREEN Un engrais organique de type 2.8 N - 1 P - 1.5 K -  2Mg  est apporté pour renouveler le stock de matière organique du sol. En conditions propices (température et humidité) l’action des micro-organismes minéralise une partie de la matière organique fraiche la rendant disponible pour le gazon.

 

# SABLE Pour finaliser le traitement complet, en bas de l’ordonnance, une bonne dose de sable extra-siliceux de granulométrie 0/1 est prescrite. Apportée en deux fois 1.5 litres par m² le sable est brossé à sec pour le faire pénétrer dans les trous.

 


# H2O Tout comme pour notre sportif de haut niveau, une bonne hydratation après ce traitement de choc est essentielle pour la récupération.

 

# BARDUO Nous profiterons également des impacts de l’aération pour faire notre 3ème regarnissage de la saison. Le sol est encore chaud, c’est le moment de regarnir les greens avec notre mélange d’agrostis stolonifère et d’agrostis ténuis. Nous verrons les jeunes plantules pointer le bout de leurs feuilles avant l’hiver mais elles donneront la pleine expression de leur potentiel au printemps prochain. La limitation du pâturin annuel et l’amélioration de la génétique (résistance aux maladies, résistance au sec et au piétinement, densité etc…) dicte ces regarnissages.

''C'est au printemps de sa vie que l'on commence à préparer l'automne''    (Michel Largillière)

Pour le gazon c'est tout le contraire, en route pour 2024.           

samedi 9 septembre 2023

Vandalisme et lutte des classes

 

Le Grand Prix de ce week-end (9 et 10 sept) se présentait pourtant sous les meilleurs augures :

- Une météo pluvieuse dans la phase préparatoire (idéal pour nos fairways, non arrosés) qui nous a permis d’avoir des parcours verts comme jamais au mois d’août,

- Une pression de maladie contenue avec, en plus du programme de bio-contrôle réalisé toute l’année, un traitement curatif lors de la dernière attaque de Dollar Spot,

-  Une météo chaude et sèche pour la dernière ligne droite depuis quelques jours, qui nous permet de tondre et retondre roughs, semi-roughs et fairways pour une belle qualité de parcours,

- Un Grand Prix Paragolfeurs la semaine dernière qui a servi de lancement pour cette seconde épreuve à une semaine d’intervalle.

Mais voilà, une petite escapade nocturne de pseudo écolos, a tourné au carnage.

Une poignée de décérébrés, pour ne pas utiliser le terme qui revient en boucle quand on me parle d’eux ("une belle  bande d’en…..és"), ont ravagé une partie des greens et des départs.

Les slogans de ces justiciers en carton qui, en toute témérité, se cachent pour agir et se retranchent derrière un pauvre "collectif’’, sont plutôt basiques et pitoyables. La lettre anonyme déposée dans la boite à lettres de France 3 Normandie pour revendiquer les dégradations sur les Golfs de Caen la Mer et de Vire la Datée en dit long sur leur courage.


S'ils étaient dotés d'un peu d’intelligence, ils pourraient venir débattre idées contre idées pour comprendre que :

- Le gazon en général donc le golf est un excellent milieu pour piéger le CO2 et agir sur le réchauffement climatique qui normalement devrait leur tenir à cœur,

 Le couvert végétal permanent d’un golf stoppe la migration des nitrates vers la nappe, contrairement à des champs laissés nus après les moissons, jusqu’aux semis réalisés en automne, voire même au printemps suivant.

Le Golf en général, et le golf de Caen en particulier offre un bouclier vert contre l’urbanisation et l’artificialisation des sols. Un rapide coup d’œil sur Google Map au nord de Caen leur permettrait de voir qu’entre la zone d’activité du Citis à Lébisey, le nouveau quartier d’Epron le long du B.U.N. (Boulevard Urbain Nord) et la zone fraichement urbanisée au sud-ouest de Biéville-Beuville, le Golf représente un poumon vert de 100 Ha pour toute la zone.  


  Sur les 100 Ha en question, seuls 1.5 Ha de greens sont arrosés ; les 8000 m² de départs sont, eux, peu ou pas arrosés selon les années.




 Le volume d’eau utilisé sur une année pour ces 100 Ha est sans commune mesure avec le volume d’eau utilisé pour une piscine municipale par exemple. La norme impose un renouvellement de 30 litres par baigneur et par jour, mais certaines piscines, confrontées à des problèmes sanitaires liés à la qualité de l’eau, peuvent aller jusqu'à 120 ou 180 litres renouvelés par baigneur et par jour. Avec 6000 piscines publiques et centres aquatiques pour des fréquentations de 8000 à 390 000 passages annuels, le calcul est vite fait.

-  La réduction des volumes d’eau utilisés est une réalité depuis de nombreuses années. Au delà de la philosophie qui nous anime sur le sujet, la réduction de la quantité d’eau utilisée permet de mieux gérer la santé du gazon, d’optimiser la vie microbienne du sol mais également de respecter les arrêtés de restrictions ou interdictions d’arrosage pris par la préfecture.  


-  Le Label pour la biodiversité décerné aux golfs par la Fédération Française de Golf est le critère le plus marquant pour évaluer l’impact des parcours sur la biodiversité. L’audit  réalisé dans ce cadre au Golf de Caen la Mer avant l'obtention du Label a mis en évidence la présence de 54 espèces d’oiseaux, 2 d’amphibiens, 39 d’insectes supérieurs, 10 de mammifères. Pour la flore, 61 espèces (liste non exhaustive) ont été répertoriées.


-  La réduction des engrais chimiques au profit d'une utilisation plus importante des engrais organiques permet de mieux raisonner l’ensemble sol-plante et d'avoir une vision différente de la fertilisation.


Depuis de nombreuses années, l’utilisation des produits de bio-contrôle (utilisables en agriculture biologique) sont utilisés sur le golf pour faire face aux divers ravageurs (maladies ou insectes). Ces pratiques permettent de n’avoir recours aux produits phytosanitaires classiques qu’en cas de nécessité absolue.

 

Mais ces personnes sont-elles suffisamment intelligentes pour comprendre ça ?...

Quand bien même elles le seraient, elles ergoteraient à n'en pas douter sur "la lutte des classes", vieilles lunes chères à cette caste "bobo écolo".

Savent-elles seulement que le Golf de Caen la Mer, comme tous les golfs de France, est également un lieu où les écoles et les centres de loisirs viennent faire découvrir aux jeunes - souvent pas les plus nantis, d'ailleurs - un milieu en prise directe avec la nature et où ils peuvent s’initier à un nouveau sport.

Je ne reviendrai pas sur la tenue du Grand Prix Paragolfeurs du week-end dernier, preuve supplémentaire que nos actions sont en accord avec de belles valeurs, qui n'ont visiblement rien à voir avec celles de ces tristes sires.  

Un grand merci à tous pour les nombreux messages et mails de soutien qui nous ont été adressés, merci également aux membres qui s’étaient proposés pour nous donner un coup de main si besoin (eh oui, les valeurs...). Merci enfin à Guillaume (Deauville), Florian (Granville), Stéphane (Agon-Coutainville) et Yoann (Omaha Beach) pour leurs petits mots de réconfort.

Une mention particulière pour Ouest-France Caen qui m'a autorisé à utiliser le lien de leur article que  vous trouverez ci-dessous.

Un collectif revendique le saccage de deux golfs en Normandie (ouest-france.fr)

 

Grand Prix ParaGolfeurs 2023

 


Les 2 et 3 septembre 2023 s’est déroulé le Grand Prix ParaGolfeurs du Golf de Caen la Mer.  Cet événement a réuni 31 joueurs avec des handicaps très variés.

Les paragolfeurs, ayant recours à un fauteuil adapté côtoient des autistes sévères, des polyhandicapés de naissance ou suite à un accident ou une maladie, ou encore des joueurs amputés d’un membre.


Côté golf aussi les handicaps étaient très variés avec un champ de joueurs, et de joueuses de -2 à 31.

La préparation du parcours a été adaptée pour permettre à tous de prendre du plaisir et à certains de scorer pour le ranking mondial.

Les fortes pentes devant les départs du 9 et du 10 ont été marquées en terrain en réparation et des dropping zones ont été aménagées. Certains bunkers, inaccessibles aux fauteuils ont été marqués comme zone de free drop. Par ailleurs, sur les trous 14 et 17, les boules ont été avancées car les tertres de départs sont inaccessibles aux fauteuils. Malgré la pluie qui s’est invitée en début de journée samedi, et les quelques stigmates de Dollar Spot les greens ont bien répondu avec un peu de fermeté et une vitesse appréciable.



Entre les accompagnateurs et les cadets, membres de l’Association Sportive pour la plupart, c’est autant voire plus de monde que les joueurs eux même qui ont sillonné le parcours. 

Deux séries mixtes (7 Dames) avec un classement Brut, un classement Net et un classement Stableford on été réalisées. On notera un 64 en Net le premier jour et un  70 en Brut le deuxième. Au terme des deux tours, c’est Manuel De Los Sentos (Hcp 0) qui s’est imposé avec un score de 147 en Brut. La remise de prix a été l’occasion pour les partenaires privés ou publiques de réaffirmer leur soutien au handigolfeurs à un an des jeux paralympiques de Paris. L’absence remarquée de la presse a vite été oubliée lors d’une remise des prix riche en émotions.    

Manuel de los Sentos



jeudi 17 août 2023

L'eutrophisation des bassins


L’eutrophisation est un phénomène naturel qui tend à accélérer la concentration des éléments minéraux, en particulier les nitrates et les phosphates. Le déséquilibre écologique qui en résulte permet aux algues et aux plantes aquatiques de se développer de façon exponentielle. Sous l’effet conjugué de la chaleur, de la lumière et de la concentration en éléments nutritifs, on constate une prolifération des algues et des plantes aquatiques. La biomasse ainsi créée produit en se décomposant une charge organique qui réduit l’oxygénation de l’eau. Le cercle vicieux est amorcé. Cette réduction de l’oxygène disponible dans l’eau, réduit ou annihile complètement le travail des bactéries aérobies qui dégradent la matière organique contenu dans la vase. Cette activité réduite, augmente la quantité de vase et réduit de fait le volume d’eau du bassin. Cette eau, moins profonde se réchauffe plus vite et accélère l’eutrophisation du bassin. Petit à petit le bassin va se combler. Dans le cas extrême, et après des milliers d'années on obtient une tourbière. 

Pour faire face à ce problème, nous réalisons plusieurs fois par an un faucardage (opération qui consiste à couper et exporter la végétation aquatique) de la zone du bassin où se trouve notre point de pompage. 

Pour ce qui nous concerne, nous avons effectué avant l'été un traitement biologique par ensemencement sur la première moitié du bassin du trou n°17 avec des bactéries limophages pour digérer une partie des vases. Le produit, fabriqué par la société Oase est le SchlixX-Plus. Le carbonate de calcium qui est la base du produit permet aux bactéries de trouver un terrain favorable à leur installation puis à leur développement. En effet ce matériaux naturel proche de la craie à une structure moléculaire très poreuse idéale pour que les bactéries aérobies s’y fixent et s’y multiplient. Par ailleurs, cette structure et le pH élevé permet également de floculer la matière organique en suspension dans l’eau et de la précipiter au fond du bassin. Nous avons donc une  action chimique avec la transformation des phosphates en matière inerte (ce qui prive les algues d’une partie de leurs nutriments) et une action biologique avec une digestion de la matière organique par les bactéries aérobies. Nous allons donc tenter de stopper en partie le cercle vicieux (moins d’O² donc moins de bactéries aérobies donc plus de matière organique donc moins d’O²…..)

Les effets attendus (sur les 8 à 10 prochaines semaines) sont une clarification de l’eau et une réduction de la hauteur de vase de l’ordre de 20 à 25 cm minimum. Par endroit, nous avons mesuré 60 à 65 cm de sédiments. Selon les analyses pratiquées un peu plus tôt en saison, les sédiments  du bassin du trou n°17 sont composés à 81% de matière organique et à 19 % de matières minérales.

Nous espérons une réduction notable du développement des algues pour limiter voire supprimer le colmatage des crépines de nos pompes d’arrosage. En plus des crépines, une eau chargée en matière organique ne fait pas bon ménage avec les membranes en caoutchouc des électrovannes et les mécanismes des arroseurs.









mardi 4 juillet 2023

La biodiversité dans le Golf : Que fait-on ?

Photo BIGGA
Le golf est un espace de nature, façonné par l’homme. Avec 100 parcours en France  dans les années 60 et  plus de 700 aujourd’hui, le golf est un acteur vraiment incontournable de l’environnement en général et de la biodiversité en particulier. La gestion de cette biodiversité y est donc un élément important, complètement interdépendant des choix réalisés pour la création et plus tard pour l’entretien du parcours, en fonction des objectifs.

Tout d’abord, un audit du parcours permet de connaître le contexte environnemental du golf et de se poser les bonnes questions sur la nature des milieux, les espèces présentes, les actions à mener et leurs coûts.


Photo USGA
Pour certains aspects, la mise en œuvre de bonnes pratiques peut être simple, voire rapide. Pour ce qui concerne les arbres, l’échelle de temps représente de 25 à 50 ans. Dès lors la mise en place d’un plan de gestion sur le long terme prend tout son sens.

L’intendant doit répondre aux exigences de l’entretien du parcours pour le jeu de golf sans altérer, mais au contraire conserver et favoriser la biodiversité.   

Photo BIGGA
Certains golfs sont établis sur ou à proximité de zones réglementées en matière d’environnement (parc naturel, ZNIEFF, site Natura 2000, site classé, ZICO). Le cahier des charges lié à ces labellisations est déjà un guide pour la mise en place des bonnes pratiques.


Pour les autres, l’audit dresse une liste des actions à mener selon trois axes :

-   Préservation ou amélioration de la biodiversité,

-   Réduction de la consommation d’eau,

-   Réduction des intrants (fertilisants, produits phytosanitaires).

En ce qui concerne la biodiversité, un certain nombre de mesures est applicable pour avoir une action notoire sur la faune et la flore d’un parcours :

-  Repérer les espèces remarquables, et baliser les zones pour en limiter ou en interdire l’accès,

Effectuer un fauchage tardif des milieux ouverts herbacés afin de laisser le temps aux espèces de la mise bas et de la nidification, idem pour les tailles de haies et les élagages qu'on reportera en automne ou en hiver,

-   Développer les milieux de lisière qui assurent la transition entre les milieux ouverts, zones de jeu et prairies, et le milieu forestier. On peu même y introduire des plantes ''piège'' qui détournent les ravageurs des zones à préserver, en leur offrant le gite et/ou le couvert loin des greens et des tees,

-  Améliorer la topographie des berges des plans d’eau et mares pour simplifier l’implantation des espèces aquatiques et faciliter l’accès aux mammifères pour venir boire,

Conserver les arbres remarquables pour leur apport esthétique mais aussi l’habitat qu’ils offrent. Laisser  du bois mort au sol ou des  arbres morts sur pied favorise les insectes xylophages et la nidification de certaines espèces (pics, écureuils),

-  Lutter contre les espèces invasives qui concurrencent les espèces endémiques et en particulier la jussie, la renouée du japon, le buddleia (arbre à papillons), l’élodée, l’ambroisie, l’écrevisse rouge, le frelon asiatique ou encore le crapaud buffle,

-  Maintenir le lierre sur une partie des arbres assure le gite et le couvert à nombre d’espèces (lérot, martre, merle, moineau, chouette, troglodyte, mésange ou encore abeilles et papillons...),

- Planter des arbustes à fleurs pour les insectes pollinisateurs,

-   Planter des arbustes à fruits et baies pour les oiseaux et certains mammifères,

- Créer des habitats artificiels pour la faune : gîtes à
insectes, nichoirs pour les oiseaux ou les chauves-souris (chiroptères), tas de buches pour les petits rongeurs, hôtels à insectes  ou amas de pierres, refuges pour certains reptiles (couleuvre, orvet, lézards),

- Privilégier des espèces et plants locaux favorables à la biodiversité. Les espèces exotiques sont peu ou pas adaptées à la faune endémique,

- Évaluer et réduire l’impact des travaux sur l’environnement avant leur mise en œuvre (défrichement, terrassements etc.),

- Planter des haies champêtres pour favoriser l’implantation des passereaux,

- Végétaliser les berges des plans d’eau pour favoriser les insectes (papillons, odonates) et les batraciens,

- Conserver certains plans d’eau sans poisson afin de favoriser les batraciens et les insectes aquatiques. 

  À toutes ces mesures s'ajoutent des initiatives particulières, adaptées au cas par cas à des besoins liés à chaque site : migration des oies sur des grands plans d'eau, cohabitation avec les grands ongulés ou les marmottes en montagne, extension des mesures dans les massifs dunaires ouvert de certains links, installation de ruches, etc.