vendredi 6 janvier 2023

Le petit train d'automne : le regarnissage

 

Les regarnissages nécessitent un travail mécanique préalable pour pouvoir positionner la graine de manière durable au niveau du sol.  Le passage d’un regarnisseur seul permet habituellement de coupler l’apport de semence à un travail mécanique de surface, en un seul passage. Le regarnisseur est doté de disques pour un semis dans des sillons (Vrédo, Charterhouse), ou de rouleaux à picots pour un semis dans des impacts réalisés (Speedseed, Maredo, Proseed).


Cet automne, le passage du verticut a créé des petits sillons de surface, l’aération derrière avec 400 trous au m² puis le passage du regarnisseur qui rajoute entre 1800 et 1900 trous au m² offrent un nombre conséquent d’impacts pour positionner la graine.  



Les températures clémentes de l’arrière-saison ont permis de choisir les semences selon trois axes de travail. Le mélange agrostis stolonifère, agrostis capillaris, poa trivialis permet de tirer profit des qualités de chacune des espèces, en vue d’une réduction des besoins en engrais, une moindre sensibilité aux maladies et une aptitude à germer plus ou moins rapidement pour une réponse échelonnée dans le temps.

Un premier passage croisé à 2g/m² en Barduo® (50% agrostis stolonifère Tyee® + 50% agrostis capillaris Barking®) été réalisé juste après le brossage. La finesse extrême de l’agrostis (15 000 à 20 000 graines au gramme) permettra d’obtenir un tapis dense au printemps prochain.

Dans la foulée, un second passage simple à 15g/m² en pâturin commun Dasas® enrobé, capable de germer à des températures assez basses, pourra combler tout ou partie des stigmates laissés par le Dollar Spot et rentrer dans l’hiver plus sereinement.

Toutes ces espèces sont adaptées aux tontes rases. (Voir post sur le regarnissage)

Pour mettre un maximum de chances de notre côté, quand cela est compatible avec la météo et avec le calendrier des compétitions, les regarnissages sont positionnés en lune montante et en jours feuilles du calendrier lunaire. 

Après toutes ces interventions, brossage compris, un roulage des greens à la lisseuse (en conditions sèches), permet de bien positionner la graine et le sable dans le tapis végétal. 


Le petit train d'automne : Le sablage

La courbe granulométrique du sable choisi sera très verticale, c'est-à-dire que 90% ou plus des particules seront proches de la granulométrie de référence (par exemple 1mm pour un sable 0/1). Peu ou pas d’éléments grossiers, peu ou pas d’éléments très fins.

Le sable choisi sera donc plutôt un matériau extra siliceux lavé et criblé. Les sables anguleux auront une meilleure stabilité, les sables roulés auront une meilleure percolation grâce aux espaces lacunaires plus importants.

Selon l’époque, selon la nature de l’opération mécanique qui précède, selon les besoins de correction, on utilisera des sables purs ou amendés de diverses granulométries et en quantité variable.

Le sable et son mode d’apport sera choisi en fonction des objectifs visés.

Amélioration de la percolation par des apports profonds et importants d’un sable plutôt grossier (0/3  0/4mm) : le Deepdrill  par exemple, opération très  spectaculaire qui consiste à créer des cheminées de sable par des mèches de 2 à 3 cm de diamètre et 40 à 50 cm de profondeur.


Amélioration de la circulation de l’eau et de l’air dans la zone racinaire en mettant en oeuvre des louchets creux de 6 à 20 mm de diamètre sur une profondeur de 3 à 20 cm et du sable de granulométrie intermédiaire (0/1 à 02.5mm).


Stabilisation de la surface de putting par des topdressing fréquents et légers (0.2 à 0.5 litres /m²) de sables plutôt anguleux (300/600 à 500/800 microns voire 1mm). L'apport peut être positionné après un verticut ou une micro perforation.

Assainissement de la surface, au niveau du collet et dilution du feutre par des topdressing un peu plus conséquents (0.5 à 1 litre/m²) de sables de granulométrie intermédiaire (0/1 à 0/2.5mm).L'apport peut également être positionné après un verticut ou une micro perforation.


Amélioration de la C.E.C. (capacité d’échange cationique) et de la vie microbienne de la zone racinaire avec des louchets creux de 6 à 20 mm de diamètre sur une profondeur de 3 à 20 cm. Apports de sable amendé avec de la matière organique et/ou des amendements inorganiques (voir post précédent)

Les quantités apportées varient de 0.1 à 5 litres par m² selon qu’il s’agit d’un léger Top dressing ou d’un copieux sablage après une grosse aération.

Le passage d’une brosse ou d’un dragmat (grille large en acier ou en caoutchouc) permet de faire pénétrer le sable soit dans les trous d’aération en cas de sablage, soit juste dans le brin de gazon dans le cas d’un top dressing.   

En route vers la belle saison