mardi 4 juillet 2023

La biodiversité dans le Golf : Que fait-on ?

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Le golf est un espace de nature, façonné par l’homme. Avec 100 parcours en France  dans les années 60 et  plus de 700 aujourd’hui, le golf est un acteur vraiment incontournable de l’environnement en général et de la biodiversité en particulier. La gestion de cette biodiversité y est donc un élément important, complètement interdépendant des choix réalisés pour la création et plus tard pour l’entretien du parcours, en fonction des objectifs.

Tout d’abord, un audit du parcours permet de connaître le contexte environnemental du golf et de se poser les bonnes questions sur la nature des milieux, les espèces présentes, les actions à mener et leurs coûts.


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Pour certains aspects, la mise en œuvre de bonnes pratiques peut être simple, voire rapide. Pour ce qui concerne les arbres, l’échelle de temps représente de 25 à 50 ans. Dès lors la mise en place d’un plan de gestion sur le long terme prend tout son sens.

L’intendant doit répondre aux exigences de l’entretien du parcours pour le jeu de golf sans altérer, mais au contraire conserver et favoriser la biodiversité.   

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Certains golfs sont établis sur ou à proximité de zones réglementées en matière d’environnement (parc naturel, ZNIEFF, site Natura 2000, site classé, ZICO). Le cahier des charges lié à ces labellisations est déjà un guide pour la mise en place des bonnes pratiques.


Pour les autres, l’audit dresse une liste des actions à mener selon trois axes :

-   Préservation ou amélioration de la biodiversité,

-   Réduction de la consommation d’eau,

-   Réduction des intrants (fertilisants, produits phytosanitaires).

En ce qui concerne la biodiversité, un certain nombre de mesures est applicable pour avoir une action notoire sur la faune et la flore d’un parcours :

-  Repérer les espèces remarquables, et baliser les zones pour en limiter ou en interdire l’accès,

Effectuer un fauchage tardif des milieux ouverts herbacés afin de laisser le temps aux espèces de la mise bas et de la nidification, idem pour les tailles de haies et les élagages qu'on reportera en automne ou en hiver,

-   Développer les milieux de lisière qui assurent la transition entre les milieux ouverts, zones de jeu et prairies, et le milieu forestier. On peu même y introduire des plantes ''piège'' qui détournent les ravageurs des zones à préserver, en leur offrant le gite et/ou le couvert loin des greens et des tees,

-  Améliorer la topographie des berges des plans d’eau et mares pour simplifier l’implantation des espèces aquatiques et faciliter l’accès aux mammifères pour venir boire,

Conserver les arbres remarquables pour leur apport esthétique mais aussi l’habitat qu’ils offrent. Laisser  du bois mort au sol ou des  arbres morts sur pied favorise les insectes xylophages et la nidification de certaines espèces (pics, écureuils),

-  Lutter contre les espèces invasives qui concurrencent les espèces endémiques et en particulier la jussie, la renouée du japon, le buddleia (arbre à papillons), l’élodée, l’ambroisie, l’écrevisse rouge, le frelon asiatique ou encore le crapaud buffle,

-  Maintenir le lierre sur une partie des arbres assure le gite et le couvert à nombre d’espèces (lérot, martre, merle, moineau, chouette, troglodyte, mésange ou encore abeilles et papillons...),

- Planter des arbustes à fleurs pour les insectes pollinisateurs,

-   Planter des arbustes à fruits et baies pour les oiseaux et certains mammifères,

- Créer des habitats artificiels pour la faune : gîtes à
insectes, nichoirs pour les oiseaux ou les chauves-souris (chiroptères), tas de buches pour les petits rongeurs, hôtels à insectes  ou amas de pierres, refuges pour certains reptiles (couleuvre, orvet, lézards),

- Privilégier des espèces et plants locaux favorables à la biodiversité. Les espèces exotiques sont peu ou pas adaptées à la faune endémique,

- Évaluer et réduire l’impact des travaux sur l’environnement avant leur mise en œuvre (défrichement, terrassements etc.),

- Planter des haies champêtres pour favoriser l’implantation des passereaux,

- Végétaliser les berges des plans d’eau pour favoriser les insectes (papillons, odonates) et les batraciens,

- Conserver certains plans d’eau sans poisson afin de favoriser les batraciens et les insectes aquatiques. 

  À toutes ces mesures s'ajoutent des initiatives particulières, adaptées au cas par cas à des besoins liés à chaque site : migration des oies sur des grands plans d'eau, cohabitation avec les grands ongulés ou les marmottes en montagne, extension des mesures dans les massifs dunaires ouvert de certains links, installation de ruches, etc.  

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