dimanche 5 juin 2022

Il faut chercher la petite bête

Les restrictions actuelles et encore plus celles à venir de l’usage des produits phytosanitaires ont modifié les comportements des greenkeepers. De plus en plus de parcours adoptent des stratégies de lutte basées sur des produits de bio-contrôle pour suppléer ou remplacer les traitements chimiques des maladies ou des ravageurs.

L’éradication des maladies et des ravageurs, ou tout au moins leur contrôle, par des auxiliaires naturels (champignons, bactéries, nématodes), permet de réduire l’usage des pesticides et donc l’impact sur l’environnement.

Les divers paramètres environnementaux liés au sol ou au climat influent sur l’efficacité de ce type de traitements. Les champignons, bactéries et nématodes utilisés sont sensibles aux UV et requièrent un sol humide avec un pH légèrement acide et une température minimum du sol de 10 à 15 °C. Un taux de matière organique satisfaisant est un plus pour permettre l’installation et le développement de ces micro-organismes.

Leur mode de fonctionnement agit selon trois grands axes :

-   La lutte spatiale, le mycélium des champignons auxiliaires colonise le sol et confisque l’espace aux champignons pathogènes.


-  La concurrence alimentaire, les bactéries et les mycéliums consomment les mêmes ressources que les organismes pathogènes, les privant ainsi de nourriture.


-    La destruction pure et simple par un effet biocide de certains organismes auxiliaires ou de substance émise par eux. Par exemple, des nématodes entomophages qui pondent dans les larves de ravageurs (tipules ou  hannetons) qui servent d’hôte et de nourriture à leurs petits.   

La réintroduction régulière de bons champignons et de bonnes bactéries, aide le sol à mieux fonctionner. Ces micro-organismes sont, rappelons le, parmi les premiers êtres vivants à avoir colonisé notre planète. Le choix des produits à utiliser pour ensemencer son sol est dicté en premier lieu par l’effet souhaité (régulation des ravageurs, diminution de la pression de maladies, réduction du feutre, réactivation ou/et digestion de la matière organique etc).

- Les souches doivent provenir d’un laboratoire agréé

- Le produit doit contenir exclusivement des germes ou des souches de classe I (non toxiques, non pathogènes)

- Le produit doit contenir des micro-organismes vivants et en nombre suffisant. Attention aux produits dilués de moindre concentration.

- Le stockage même court, dans de bonnes conditions, doit permettre une utilisation même avec un petit délai avant l’application.

- Les spécialités vendues comme ‘’bio’’ doivent bénéficier d’une homologation ‘’Bio’’. Sinon ce sont des ‘’Produits naturels’’.

Bacillus, pseudomonas, trichodermes, nématodes, nitrosomonas, nitrobacter et autres aspergillus sont des auxiliaires indispensables au bon fonctionnement du sol et à la lutte intégrée des divers pathogènes et problèmes culturaux. Un taux satisfaisant de matière organique (de la bonne matière organique) est un gage de qualité propre à aider à l’installation et au développement des micro-organismes qu’elle contient en partie déjà naturellement. Un sol aérobie et humide sans excès est la condition sine qua none de tout projet de bio-contrôle. L’activité microbienne  est le fondement de la bonne gestion d’un sol et de la santé des plantes.

Conduire son entretien, avec un programme précis et complet en ce sens n’est ni compliqué, ni onéreux, cela réclame juste de la planification et de l’anticipation du fait de l’inertie de ce type de pratiques. 


On récolte ce qu’on sème dit un vieil adage.
 

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