L’eutrophisation
est un phénomène naturel qui tend à accélérer la concentration des éléments
minéraux, en particulier les nitrates et les phosphates. Le déséquilibre
écologique qui en résulte permet aux algues et aux plantes aquatiques de se
développer de façon exponentielle. Sous l’effet conjugué de la chaleur, de la
lumière et de la concentration en éléments nutritifs, on constate une
prolifération des algues et des plantes aquatiques. La biomasse ainsi créée
produit en se décomposant une charge organique qui réduit l’oxygénation de
l’eau. Le cercle vicieux est amorcé. Cette réduction de l’oxygène disponible
dans l’eau, réduit ou annihile complètement le travail des bactéries aérobies
qui dégradent la matière organique contenu dans la vase. Cette activité
réduite, augmente la quantité de vase et réduit de fait le volume d’eau du
bassin. Cette eau, moins profonde se réchauffe plus vite et accélère
l’eutrophisation du bassin. Petit à petit le bassin va se combler. Dans le cas extrême, et après des milliers d'années on obtient une tourbière.
Pour faire face à ce problème, nous réalisons plusieurs fois par an un faucardage (opération qui consiste à couper et exporter la végétation aquatique) de la zone du bassin où se trouve notre point de pompage.
Pour
ce qui nous concerne, nous avons effectué avant l'été un traitement biologique par ensemencement sur la première moitié du bassin du trou n°17 avec des bactéries limophages pour digérer une partie
des vases. Le produit, fabriqué par la société Oase est le SchlixX-Plus. Le
carbonate de calcium qui est la base du produit permet aux bactéries de trouver
un terrain favorable à leur installation puis à leur développement. En effet ce matériaux naturel proche de la craie à une
structure moléculaire très poreuse idéale pour que les bactéries aérobies s’y
fixent et s’y multiplient. Par ailleurs, cette structure et le pH élevé permet également
de floculer la matière organique en suspension dans l’eau et de la précipiter
au fond du bassin. Nous avons donc une action chimique
avec la transformation des phosphates en matière inerte (ce qui prive les
algues d’une partie de leurs nutriments) et une action biologique avec une
digestion de la matière organique par les bactéries aérobies. Nous allons donc
tenter de stopper en partie le cercle vicieux (moins d’O² donc moins de
bactéries aérobies donc plus de matière organique donc moins d’O²…..)
Les
effets attendus (sur les 8 à 10 prochaines semaines) sont une clarification de l’eau et une
réduction de la hauteur de vase de l’ordre de 20 à 25 cm minimum. Par endroit,
nous avons mesuré 60 à 65 cm de sédiments. Selon les analyses pratiquées un peu
plus tôt en saison, les sédiments du
bassin du trou n°17 sont composés à 81% de matière organique et à 19 % de
matières minérales.
Nous
espérons une réduction notable du développement des algues pour limiter voire supprimer le colmatage des crépines de nos pompes
d’arrosage. En plus des crépines, une eau chargée en matière organique ne fait pas bon ménage avec les membranes en caoutchouc des électrovannes et les mécanismes des arroseurs.
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