La biodiversité, qui englobe la faune et la flore, s’appauvrit chaque année. Les causes mises en avant sont le changement climatique, la crise de l’habitat sous la pression de l’urbanisme et l’impact de l’agriculture intensive pour ce qui nous concerne par leur proximité directe mais également l’extension des zones désertiques, la déforestation, la baisse de la ressource en eau, la pollution des océans et l’augmentation de la population mondiale pour ce qui concerne l’ensemble de notre planète.
La biodiversité ne concerne pas que les grands parcs naturels et ne s’applique pas qu’aux grands animaux (loups, ours, lynx, cervidés). La biodiversité c’est aussi les insectes, la microfaune dans son ensemble et les animaux nocturnes que nous ne voyons jamais. La biodiversité c’est également cette flore et cette faune qui se sont adaptées au fil des années à l’activité humaine et qui ont colonisé les centres villes, les friches industrielles ou les golfs, de manière plus ou moins discrète.
Comme l’a souligné Monsieur Siblet, directeur
adjoint du Muséum National d’Histoire Naturelle, dans son rapport commandé par
la FFGolf en 2007 ‘’… le golf ne saurait
se substituer à un milieu naturel de qualité mais sous certaines conditions
relatives à la qualité des milieux investis, aux techniques de génie écologique
utilisées, à la gestion mise en œuvre, un golf peut contribuer très
significativement à préserver, voire à enrichir la biodiversité.’’
Au golf de Caen, l’audit mené par la LPO dans le cadre du dossier pour la labellisation ‘’Golf pour la Biodiversité ’’ a répertorié 4 zones distinctes :
Zones de jeu 50 Ha
Bois et Forêts 33 Ha
Prairie 13 Ha
Plan d’eau 0.5 Ha
La liste, non exhaustive, des hôtes du golf de Caen la Mer a été dressée lors de 3 visites. Hormis les différentes graminées présentes sur le site, l’inventaire a répertorié :61 espèces différentes de végétaux,
42 espèces d’oiseaux nicheuses plus 12
espèces de passage,
11 espèces de mammifères dont 3 chiroptères
(chauve-souris),
36 espèces d’insectes,
3 espèces d’amphibiens dont deux grenouilles et 1 salamandre.
Pour l’ensemble de la faune il a été relevé dans les listes 17 espèces patrimoniales, c'est-à-dire inscrites sur diverses listes qui en font des espèces particulièrement rares voire protégées. Il est à noter que des espèces migratrices font parfois escale sur le golf, et qu’en cas de gros temps en mer, mouettes et sternes investissent un milieu plus protégé que le littoral.Les golfs, compte tenu de la très grande
variété des biotopes rencontrés sur nos parcours du nord au sud et des plaines
aux montagnes, réclament grand soin. La
gestion d’un parcours de golf ne se
résume pas au seul entretien de surfaces engazonnées. La tâche est complexe
tant la nature des zones est variée. En plus des zones de jeu tondues ras, les
parcours en comptent plusieurs autres dont l’importance patrimoniale pour la
biodiversité est primordiale.
Les Prairies : Les roughs extensifs abritent une grande variété de plantes et d’animaux de toutes sortes. Ils contribuent également à éviter l’érosion et participent à l’imprégnation des sols par l’eau des précipitations pour ainsi contribuer au remplissage des nappes. Les hauts roughs sont entretenus de manière extensive : souvent un fauchage tardif (afin de ne pas gêner la nidification et les mises bas) est effectué pour maintenir le milieu ouvert. Ils servent de tampon entre les zones régulièrement entretenues et les zones boisées. Un rapide coup d’œil suffit pour déceler la présence des papillons, libellules ou passereaux. Des traces dans les herbes hautes trahiront le passage de chevreuils, de lièvres ou de lapins.
Les milieux humides : Lacs et étangs, au-delà de leur intérêt architectural pour le parcours, ont également parfois vocation à stocker de l’eau pour l’arrosage. Odonates, batraciens et poules d’eau sont les plus visibles des résidents des berges des plans d’eau et des zones marécageuses. Dans l’eau, une grande variété de poissons fera l’ordinaire du héron ou du cormoran. Un soin particulier sera apporté à limiter la prolifération des typhas ou des différentes algues qui concurrencent la faune endémique et dégradent parfois la qualité de l’eau. Des zones de roughs peuvent également être temporairement immergées si elles constituent des bassins tampon où l’excédent des précipitations est piégé.
Les espaces boisés : À la création d’un
parcours, l’architecte utilise les arbres pour matérialiser l’ensemble d’un
trou et en délimiter visuellement les contours. En outre, les arbres sont le
refuge de nombreuses espèces, et la décomposition de leurs feuilles contribue à
la formation d’une litière riche en humus qui abrite une multitude
d’arthropodes, de lombrics et quelques petits mammifères. Les insectes
représentent 80% de la faune d’une forêt.
En outre, glands, faines et autres châtaignes composent l’essentiel du régime alimentaire de nombres d’animaux (quand c’est la saison). La main de l’homme, en laissant des tas de feuilles ou des empilages de branches ou de bûches, favorise l’installation de nouveaux occupants.
Les Bouleaux, Les Pins, Le Bois, Les Chênes, Les Genets, Les Ormes, Les Tilleuls etc… Autant de noms donnés à l’un de leur parcours par de nombreux golfs, évocateurs de la prégnance de la forêt sur leur site.
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