vendredi 5 juin 2020

Le traitement naturel


Cette semaine nous avons réalisé un traitement naturel préventif pour lutter contre les maladies du gazon.  Le but de cette opération est d’apporter au sol un certain nombre de micro-organismes antagonistes aux maladies.  

- Des champignons saprophytes, de bons champignons du sol comme les trichodermas harzanium

Des bactéries comme les bacillus amyloliquefaciens, bacillus subtilis , streptomyces ou pseudomonas


Ces auxiliaires agissent selon trois grands axes pour supprimer ou au moins fortement réduire l’impact des champignons pathogènes :

- La compétition spatiale, car l’ensemble des micro-organismes du sol se partagent un espace qui n’est pas extensible. Si les champignons et bactéries apportés occupent rapidement la place dans le sol, c’est moins de place disponible pour le développement des champignons pathogènes.

-  La compétition nutritionnelle, car les bons et les mauvais champignons se nourrissent des mêmes éléments nutritifs. Le champignon auxiliaire bien établi tarit la source d’énergie disponible pour le champignon pathogène.




.

-  Le parasitisme de certains champignons et bactéries qui se développent en parasitant les cellules des champignons pathogènes.

Pour maximiser l’efficacité du traitement, on corrige le pH de la bouillie pour l’acidifier. Par ailleurs on adjoint des composés humiques et des hydrates de carbone propices à la nutrition des champignons que l’on apporte. De plus, on profite de l’opération pour apporter à la plante les SDN (Stimulateurs de Défenses Naturelles) et éliciteurs (molécule "signal" produite par un agent phytopathogène stimulant les défenses de la plante) dont elle a besoin. Pour lutter préventivement on renforce la plante physiquement pour lui donner une cuticule épaisse (membrane extérieure) et des parois cellulaires plus solides (membranes intérieures). Enfin, chimiquement, on donne à la plante des informations pour l’inciter à développer toutes sortes de mécanismes d’immunité ou de résistance à divers types d’agressions. Cela fonctionne un peu comme pour un vaccin. Les algues, la mélasse, les acides humiques et autres bio-stimulants dispensent un assortiment complet de substances naturelles bénéfiques à la plante et au sol. 

Ces êtres vivants étant photo-sensibles et craignant le dessèchement, on fait suivre la pulvérisation d’un arrosage de 6 à 8 minutes pour tout positionner dans les premiers centimètres du sol.  Ce type de traitement est à répéter à intervalles réguliers pour maintenir une population fongique élevée dans le sol.     


Les résultats dépendent de la réaction du sol et de la plante, et des conditions d’application (vent, hygrométrie, températures, luminosité etc.). Nous recherchons en permanence des modes d’action moins intrusifs pour le milieu, et espérons à chaque fois ne devoir utiliser les traitements phytosanitaires classiques qu’en dernier recours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.