Plusieurs options s’offrent aux intendants
pour maîtriser les racines d'arbre qui empiètent sur les greens, des bunkers et des chemins.
Le golf prend ses origines sur le littoral
de la vielle Europe, sur des terres battues par les vents dépourvues d’arbre.
Mais petit à petit les arbres ont fait leur apparition, ou plus exactement des
nouveaux parcours ont été construits au milieu de zones boisées. La plupart des
parcours cités en référence aux Etats-Unis proposent des fairways qui
serpentent au milieu d’arbres centenaires à tel point que ce type de parcours sont désormais qualifié de “traditionnels”.
Ces arbres sont là pour tester la dextérité des
golfeur et pimenter le jeu en offrant des options de jeu différentes pour
passer par-dessus un bosquet, contourner le houppier d’un arbre centenaire ou
épouser le tracer d’un coup parfaitement maîtrisé en fade ou en drow . Les
arbres servent également à souligner le tracé et les relief du parcours en
donnant des perspectives de profondeur et en matérialisant les doglegs.
Cependant les arbres peuvent avaler la balle un peu
courte d’un golfeur gourmand qui pensait pouvoir couper le tracé du trou.
Ils augmentent, au delà de l’aspect scénique, la
valeur naturelle d’une zone en proposant un habitat faunistique varié. Autour
des greens et des départs, les arbres fournissent un ombrage apprécié par les
golfeurs lors des chaudes journées d’été. .
Mais les arbres peuvent également tester les
compétences des intendants de golf. Les racines des arbres près de greens et
des tees réclament un entretien particulier pour les empêcher d'entrer en
concurrence directe avec le gazon. Les racines qui affleurent peuvent perturber
de manière importante et durablement les surfaces de jeu.
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Elles consomment
l'eau et les nutriments destinés au gazon, qui s’en retrouve affaibli. Les
racines de surface peuvent également endommager les revêtements des pistes
pour les voiturettes et autres zones pavées, en particulier autour des club-houses et des parkings. Les éléments des tondeuses sont aussi détériorés par ces racines. Enfin, des
perturbations notables sont observées dans les bunkers qui jouxtent les zones
boisées. Voici un aperçu des stratégies
qui permettent aux directeurs et aux intendants de mettre en place une stratégie
de lutte pour réduire ou éliminer les problèmes de racines d’arbres.
Réalisation de tranchées et sectionnement des racines
Le sectionnement des racines est sans doute la méthode
la plus efficace pour éliminer les racines des arbres, en particulier autour
des greens. Effectués à intervalle régulier (trois à quatre ans) le long des parcours et plus spécialement
à proximité des greens, des pistes de
voiturettes ou des bunkers, là où les racines posent le plus de problèmes. Sur
une profondeur de 25 à 30 cm
les racines surface sont contenues. A la trancheuse, sur une profondeur de
terrassement de 60 à 90 cm , on peut contrôler la
plupart des racines incriminées. Ce type de trancheuse, munie d’une chaîne
excavatrice, se présentent sous plusieurs formes, autotractée légère avec
l’opérateur derrière, automotrice plus lourde et plus puissante ou en outil
attelé sur le troisième point d’un tracteur.

Certains spécialistes recommandent de reprendre à la
main, dans la tranchée, les racines plus ou moins déchiquetées par le passage
de la trancheuse. Un petit coup de sécateur permet une coupe plus propre des
bouts de racines et de ce fait une cicatrisation plus rapide. Le passage des outils
à lame qui travaillent en surface ne permet pas une telle rectification, mais
la qualité des coupes est meilleure du fait du tranchant de l’outil.
Le tranchage et le sectionnage des racines peuvent
mettre en danger la stabilité de l'arbre, surtout si plusieurs grosses racines
sont coupées. Il serait frustrant de tout faire pour essayer de conserver un
bel arbre, au demeurant ennuyeux avec
son système racinaire, pour le voir mourir plus tard. On veillera à conserver une distance mini
entre le tronc et la tranchée. Cette distance varie selon l’essence, l’état
sanitaire du sujet et la profondeur de travail. Le minimum est de 4 à 5 fois le
diamètre du tronc. Par ailleurs, on ne doit pas détourer complètement un arbre,
c'est-à-dire qu’on le limitera seulement sur un de ces côtés.
Un travail conjoint d’élagage permet de réduire la
vulnérabilité au vent des arbres fortement impactés par un travail sur leurs
racines.
Le tranchage le long des pistes de voiturettes et
autres surfaces en dur permet de tailler les racines peu profondes qui menacent
de casser ou de soulever la chaussée. Dans ce type de tranchées, il est possible de placer une
barrière mécanique et/ou chimique qui permet d’espacer de manière importante les
interventions. Les architectes urbanistes utilisent fréquemment en plastique,
en métal ou tissu pour tenter de limiter la repousse des racines sous les
trottoirs.
Barrières rigides contre les racines
Les études ont prouvé que les barrières rigides, en plastique, verticales, peuvent rediriger les racines peu profondes, au moins temporairement. Les essais sur divers matériaux ont mis l'accent sur la prévention des dégâts sur les trottoirs et les voiries, ce qui permet de transposer leur utilisation autour des greens de golf.
En règle générale, les racines des arbres ont tendance
à pousser vers le bas lorsqu'elles
rencontrent un obstacle. Par exemple une barrière en plastique avec des
côtes verticales bien conçues. (Ce type de matériaux en plastique lisse
encourage la croissance latérale, ce qui peut entraîner le développement de
racines circulaires autour de l’arbre.)
Après que les racines aient atteint le fond de la
tranchée c'est-à-dire le bas de la barrière
verticale, elles peuvent faire demi-tour, et remonter vers la surface,
et ce particulièrement si la partie supérieure du sol est mieux drainés et plus
propice à la croissance des racines que le sous-sol. Bien sûr, ces conditions
décrivent à merveille le substrat des greens et des tees, humides, légers et
riches en éléments nutritifs. La
barrière de racine peut retarder
l’invasion des racines vers le green. Cependant, naturellement, certaines
essences sont plus invasives que d’autres.
Généralement, les barrières de racines sont fabriquées
selon deux modèles, soit des containers soit des barrières linéaires à dérouler.
Les containers sont utilisés lors de la plantation et
concerne essentiellement les zones de parking et de voirie ou les arbres
disposeront d’un espace réellement exigu. Leur utilisation n’est pas
envisageable sur des gros sujets établis.
A l’installation, il faut veiller à ne pas remblayer le pourtour des
containers avec des matériaux de meilleure qualité que le sol sous-jacent pour
ne pas encourager les racines à se développer de manière latérale. .
Les barrières linéaires peuvent être installées le
long des zones à problème et ce, en général sur un seul côté de l’arbre. Les
barrières sont installées dans la tranchée après que les racines aient été
sectionnées le long d’un green ou d’une piste de voiturettes. Elles sont
disponible en plusieurs profondeurs,
jusqu'à 60 cm .
Les fabricants recommandent une longueur totale de la barriere supérieur de 1m
au volume estimé du houppier.
Bien sûr, si le sol, les paillis ou les débris de mulch traînent en surface, au dessus de la
barrière, les racines sectionnées à proximité ne tarderont pas à reprendre leur
progression vers le green. La barrière doit impérativement être installée 1 cm en saillie au-dessus du
sol. Un peu de soin doit être apporté à la barrière, pour maintenir le haut en
bon état.
.
Barrières chimiques
Au moins un fabricant commercialise une barrière de racine en textile non tissé extrêmement résistant qui contient des agents chimiques, répulsifs pour les racines. Comme pour les barrières en plastique, ce produit également installé verticalement dans une tranchée à côté de l'arbre, ou comme une barrière qui entoure la zone à protéger. Le produit contenu dans les capsules est le Treflan, dont la matière active est

Placement et sélection
Un choix judicieux des essences et de leur positionnement sur le terrain sont sans doute les remèdes les plus efficaces. Il va de soit que les problèmes sont moins marqués si les plantations sont tenues à l’ecart des greens et des zones à préserver. Mais parce que les racines des arbres occupent une superficie de quatre à huit fois plus importante que le houppier, d’autres moyens, curatifs sont parfois nécessaires.
Les recherches
montrent que les barrières de racines retardent l'arrivée des racines peu
profondes dans des zones où elles ne sont pas les bienvenues. La durée
d’efficacité peut dépendre du type d’arbre (espèce) et des conditions de sol
dans la zone exploitable par le système racinaire de l’arbre. Les racines
contournent ou détériorent les barrières en 3 ou 5 ans. Parfois beaucoup plus
parfois moins si une faille est découverte. Le sable des bunkers et
les soubassement des voiries légères augmentent la
vitesse de recolonisation de la zone.
Globalement le travail est efficace pour lutter contre
les racines qui empiètent sur les greens et les tees.
La sélection des essences les moins invasives permet
de jouer un rôle important. Bon nombre d’arbres ont des racines assez proche de
la surface du sol, mais certains, sont bien connus pour produire dans cette
zone un tissu racinaire dense et agressif. Ces arbres ne sont pas recommandés à
proximité des greens, des tees et de toute zone à préserver des affres de la
concurrence des racines.
Arbres gênants
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Vous
pouvez éviter les problèmes de racines en sélectionnant les espèces dotées
d’un enracinement pivotant (vertical). L’association des architectes de Californie a blacklisté les essences à risque pour les
dégâts aux voiries et trottoirs.
Des
botanistes interrogés sur la question estiment qu'il n'y a pas d’arbres avec
100% des racines en surface ou au contraire 100 % des racines en profondeur.
Les racines de la plupart des arbres sont situées dans les 30 à 50 premiers
centimètres du sol et vont rarement à plus de 2 m50 ou
Malgré
cela, certaines espèces produisent un maillage racinaire très en surface qui
méandre entre la couche supérieure du sol et la couche de gazon ce qui
occasionne des dégâts importants. Les essences à éviter sont :
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Article de Mark Khind
Tiré de la revue Golf Course Management
Traduction Pascal VAN HOLLEMEERSCH
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